Max van Berchem et la photographie de monuments historiques
Journée d’étude organisée par les Sections d’histoire de l’art et d’archéologie et sciences de l’Antiquité
Au tournant du XXe siècle, le Genevois Max van Berchem (1863-1921) est un orientaliste reconnu internationalement, engagé dans une vaste entreprise éditoriale d’épigraphie arabe. Dans les années autour de 1900, le savant développe en outre une activité dans le domaine de la conservation des monuments historiques en Suisse. Ainsi, il est membre de nombreuses commissions et sociétés, prend part à des chantiers de restauration à Genève (St-Pierre, St-Gervais) et intervient volontiers auprès du public à travers la presse et la tenue de conférences.
La période de 1898 à 1907 voit la constitution par Max van Berchem d’une remarquable collection photographique de monuments helvétiques. Plus de 1300 négatifs sur plaques de verre et leurs tirages rejoignent les archives de la Société suisse des monuments historiques en 1908 ; ils alimentent notamment les publications qui se multiplient dans le domaine du patrimoine. Le fonds iconographique de van Berchem répond à des exigences de rigueur et de précision qui sont celles d’un amateur expert, utilisant la photographie dès les années 1880 pour ses relevés en Orient ; cette production d’images s’inscrit également dans la pratique récréative du tourisme vélocipédique, que le Genevois promeut au sein du Touring Club suisse.
À travers les contributions de spécialistes de plusieurs disciplines et d’institutions patrimoniales, la figure de Max van Berchem permet de mettre en lumière une étape importante de l’historiographie des monuments historiques et de l’archéologie du bâti, indissociable d’entreprises de documentation iconographique ou historique ; les images produites par van Berchem relèvent d’une histoire plus large de la photographie documentaire dont les collections posent aujourd’hui des questions archivistiques et de conservation.
Programme
8:45 | Introduction |
9:00 | Documenter les monuments historiques. Le rôle de la Société pour la conservation des monuments historiques (1880-1915)
Karina Queijo | UNIL histoire de l’art |
9:45 | Photographier le bâti pour faire architecture. L’exemple de René Chapallaz
Gaëlle Nydegger | UNIGE histoire de l’art |
10:30 | Café |
11:00 | « L’art à bicyclette ». Cyclotourisme et patrimoine dans la Revue du Touring club suisse, 1896-1914
Gil Mayencourt | UNIL sciences du sport |
11:45 | Documenter les monuments historiques en Orient et en Occident : Max van Berchem remis en contexte
Dave Lüthi, Patrick Michel | UNIL histoire de l’art et histoire ancienne |
12:30 | Repas |
14:00 | La collection Max van Berchem aux Archives fédérales des monuments historiques
Kathrin Gurtner | Bibliothèque nationale, Cabinet des estampes, AFMH |
14:45 | Max van Berchem à la Bibliothèque de Genève, les enjeux d’une « patrimonialisation »
Éloi Contesse | Bibliothèque de Genève, Centre d’iconographie |
15:30 | Photographies de Max van Berchem en Suisse romande : quelques pistes d’analyse
Lola Iannone, Ella Pascale, Gilles Prod’hom | UNIL histoire de l’art |
16:15 | Pause |
16:45 | Table ronde
Ursula Baume Cousam, Éloi Contesse (BGE), Kathrin Gurtner (BN), Sacha Auderset, Julie Farine (UNIL), Davide Nerini (BCU Fribourg) Modération: Nicolas Schaetti |
17:45 | Fin de la journée |